La question du jour : comment et par où terminer la course…?
Envoyez nous votre réponse par sms au 10 22 22
La gagnante ou le gagnant sera tiré au sort parmi les bonnes réponses et se verra offrir un séjour à Horta !
Bonne chance a tous
All good on board
Il nous reste moins de 200 milles avant l’arrivée de cette course assez incroyable.
Incroyable de par son parcours sans escale, ses conditions météo atypiques et la jeunesse de notre bateau.
Oui la jeunesse de notre bateau, effectivement il a été mis à l’eau il y a tout juste 1 mois,
Oui nous avions 4 jours de navigation avant le départ de la course,
Oui, l’équipage est parti exténué des derniers mois de chantier,
Oui nous avons fini ou mis en place pas mal de choses en mer.
Mais ce bateau aussi jeune qu’il soit a déjà parcouru plus de 3000 milles en mer.
3000 miles, qui nous ont permis de te découvrir,
3000 milles qui ont soulevé les quelques points de faiblesse de certains systèmes,
3000 milles qui nous ont surtout permis de nous rendre compte de ton potentiel et de tes qualités exceptionnelles.
Alors oui en arrivant nous avons un peu de boulot mais le class 40 Crosscall est ce que l’on appelle un bateau bien né!!!
Ce bateau j’en suis sacrément fier et je tiens encore à remercier les équipes du cabinet Lombard, de GL composite de V1D2 pour le travail accompli.
Je tiens également à remercier mais surtout à féliciter Marius Damilano pour son engagement total à mes côtés et sans qui nous n’aurions jamais pu être au départ. (désolé il y a un peu de job en rentrant)
Je pense également à Lili Capelle notre boutologue fétiche.
Et bien sûr à l’ensemble de mes partenaires qui m’on fait confiance depuis le début de cette aventure. Confier la construction d’un bateau de course à un skieur, il faut quand même saluer l’audace!!!
Ah j’ai failli oublié, David qui dort juste à côté et qui supporte un mec complètement cramé et surtout stressé du moindre bruit suspect depuis 15 jours et qui pose sans arrêt la question : c’est quoi ce bruit ?
Et une grosse pensée à ma famille qui supporte aussi tout ça depuis nos montagnes de Chamonix et que j’ai hâte de retrouver pour quelques jours de repos la haut dans ma montagne.
Bref tout va bien à bord du fier Class40 CROSSCALL
Aurélien
En mer, il faut souvent choisir entre la route la plus courte et la route la plus rapide. Face à l’accumulation de petits soucis, et afin d’éviter les gros soucis qui ne sont pas anormaux à ce stade de la vie du bateau avec une navigation aussi engagée, nous avons choisi une troisième voie : la route la plus sage. Parce que c’est important pour nous de venir couper la ligne d’arrivée aux Sables et de conclure cette aventure initiatique pour le bateau, nous choisissons nos bords en fonction de l’état de la mer et des sollicitations induites sur les parties éprouvées, en particulier le système de gouvernail et la GV.
L’objectif pour nous a toujours été d’engranger de précieux milles au large, c’est fait, maintenant il faut finir prudemment.
A demain, mais on ne sait vraiment pas à quelle heure !
Aurélien et David
C’est la nuit à bord de Crosscall, une nuit tranquille et noire, sous spi dans une quinzaine de nœuds de vent, une nuit sans changement de voile ni de direction, une nuit comme nous en avons eu assez peu depuis le départ.
Dans cette obscurité, rien d’autre que la phosphorescence du sillage du bateau… et des écrans où s’alignent cartes et chiffres, et qui guident notre trajectoire et notre performance.
Sur la carte d’abord, où nous affichons la route à suivre, en fonction du parcours, des prévisions météo et des routages. Mais parmi ces routages, selon les modèles météo pas toujours d’accord, et selon des options de route aux résultats proches, heureusement, c’est l’analyse et le jugement critique des marins qui permettent de trancher. Enfin quand ce jugement est éclairé, et là c’est la nuit, et des fois il fait nuit de jour !
Sur la carte toujours nous surveillons l’AIS, système permettant de repérer les autres navires et les éventuelles routes de collision, ou de surveiller les performances des concurrents en temps réel s’ils sont assez proches.
Puis il y a les chiffres qui s’affichent un peu partout dans le cockpit et à l’intérieur sur nos tablettes : Vitesse du vent, direction du vent, angle du vent avec le bateau, vitesse du bateau, cap du bateau… ça c’est pour la navigation. Et toutes les infos permettant de régler le pilote automatique : cap à suivre ou angle avec le vent à maintenir, complétés sur les pilotes de dernière génération, d’objectifs de gîte ou de vitesse à atteindre. Pour se rassurer, on prend la barre, et souvent encore, on fait mieux que le pilote, mais pas toujours, et on fatigue plus vite, mais qu’est-ce qu’il bouffe?
Puis il y a LE chiffre : le pourcentage de vitesse cible, qui indique en temps réel, le pourcentage de la vitesse théorique optimale du bateau à laquelle nous naviguons : 90%… « au boulot feignasse, règle-moi l’camion »… 105%… « t’es un champion, t’as bien mérité un pépito ! » La pertinence de cet indicateur tient au travail en amont pour connaître les performances théoriques optimales, travail que nous n’avons pas encore fait. Nous nous basons donc sur des données théoriques… nous avons mangé beaucoup de pépitos…
Pour surveiller toutes ces données, même en dormant, il y a les alarmes, en cas de route de collision, de changement de direction ou de force du vent, de vitesse trop basse… ah oui il faut une enceinte pour que l’alarme retentisse… rajoute une ligne sur la joblist !
Voilà, c’est la nuit à bord de Crosscall, une nuit noire, tranquille, un peu fraîche, un peu humide, je crois que c’est pour ces moments-là qu’on a inventé les nouilles chinoises.
Tout va bien à bord de Crosscall …
Aurélien et David
Check… nous l’avons fait d’être au départ, d’arriver aux Açores en tapant fort sur notre bateau bien trop neuf pour ça, maintenant on rentre, et au portant s’il-vous-plaît. Car oui, nous ferions même partie des happy-fews qui s’offriraient un tout droit sous spi jusqu’aux Sables, n’avions-nous pas croisé Lamotte et les Suisses peu de temps avant sur leur chemin du retour ?… C’était parti, 12-15-20-22 nœuds… ça envoie fort, ça pare tout juste les îles sur les portières sous spi médium de tête… Et puis patatras, premier ralentissement forcé à cause d’un souci de jeunesse de notre système de safrans dans la nuit… on ralentit, on vérifie et on repart… tout doux l’ami, un hook capricieux et c’est notre J2 qui s’offre une petite baignade, sauvé par les co-skippers-sauveteurs… Cette fois c’est bon… le safran nous donnera du travail au retour mais on doit pouvoir envoyer quand même… ben alors ?? ça repart ?… non ??? ben tourne la clef… quoi ? plus de vent ! Dur… le pleine balle tout droit ce sera pour une autre fois, nous allons y aller beaucoup plus lentement et sans doute finir dans la molle dans le Golfe de Gascogne… Mais non, regarde… où ? Mais là-haut, dans le Nord, on va se placer juste devant un front, dans un joli flux de Sud-Ouest, et arriver en s’offrant une petite croisière le long de notre belle Bretagne Sud… ok pas avant après-demain soir pour attraper ce vent… on va pas la gagner c’est sûr, en même temps c’était un peu plié déjà non ? Mais on va rentrer dans de jolies conditions… regarde, on reste lofé sous petit gennak, cap au 45 à 9 nœuds, et peut-être même qu’on va se refaire Volvo sur ce coup-là. Que nenni, le bel optimisme Adreno-golfsique auquel nous ne demandions qu’à croire depuis que ces pisse-froids de CEP nous ont privé de leur réalisme pessimiste, se fracasse sur la réalité de l’anticyclone des Açores qui manque tant aux plagistes vendéens… mais pas à nous ! Bon, c’est quoi le plan C ?… Le plan B en moins bien… euh beaucoup moins bien… franchement pire… Il nous reste quoi à manger ? à boire ? pour charger les batteries… ok ça va le faire si on arrive dimanche… QUOI ???? DIMAAAANNNNCHEEEE !!
Au mieux…
Bref tout va bien à bord de Crosscall !
Aurélien et David
Pas simple du tout de taper… enfin ça tape tout seul quoi !
Je sais pas si le bonheur ou l’amour sont dans le pré, mais certainement pas dans le près !!
Sinon tout va bien à bord
A demain au portant